Pour la 3ème partie de notre périple, je vous emmène dans le sud du Pérou et même en Bolivie, sur les bords du lac Titicaca. Farniente sur une plage à plus de 3000 m d’altitude, rando aérienne et visite d’île en roseaux sont au programme de ces deux jours. Vous me suivez ?
Comme je vous le disais dans l’article précédent, nous avons quitté Cusco et sa vallée sacrée plus tôt que prévu, le MAM (Mal a
igu des montagnes) m’ayant empêchée de partir faire le trek du Choquequirao. Nous avons donc changés un peu nos plans et avons pris un bus en direction de… la Bolivie ! Après heures de bus, nous débarquons à Puno où nous passons la nuit car il n’y a plus de cars directs pour la Bolivie. La frontière entre le pérou et la Bolivie est matérialisée par cette arche en pierre. La compagnie de car, qui n’est pas responsable du passage de la frontière nous fait descendre juste avant, au niveau du poste de frontière. Là, nous devons faire la queue, présenter nos papiers, expliquer combien de temps et pourquoi nous venons… Une fois notre tampon obtenu, nous traversons la frontière à pieds et rejoignons le bus qui nous attends de l’autre côté.
Petit à petit, les rives du lac Titicaca apparaissent sur notre gauche, ce qui ressemble au départ à un lac finit par donner l’impression d’un océan dont on ne voit pas le bout ! A peine arrivés à Copacabana, nous avons sauté dans le 1er bateau pour rejoindre notre destination finale : la Isla del Sol. Il y a deux compagnies qui font des aller-retours deux fois par jour, le matin et l’après-midi en direction de Yumani (au sud de l’île à ou Challapampa (au nord), nous avons choisi de nous diriger vers le nord, réputé plus calme et moins concentré en touristes. Bien installés en haut du bateau, nous partons sur le lac. A l’horizon, que du bleu, on a vraiment l’impression d’être en pleine mer quand soudain, en tournant la tête, nous voyons apparaître de gigantesques sommets enneigés. C’est à peine croyable ! Les photos ne reflètent pas assez l’absurdité de cette vision. Pendant de longues minutes nous restons tous ébahis, à regarder ces montagnes puis on se met à les photographier sous tous les angles !
Quand le bateau arrive sur l’île, des familles nous attendent sur la plage pour nous proposer des chambres. Il faut savoir que la Isla del Sol est une toute petite île, habitée par trois communautés qui gèrent elles-même le tourisme sur leur île, il y a des hôtels mais lorsque nous débarquons, ce sont les familles qui viennent directement nous voir pour nous proposer des chambres. Nous prenons la 1ère proposée (avec douche et toilettes privées), nous déposons nos affaires et sortons faire un tour. A deux pas, il y a une plage. Une plage ! A 3000 m d’altitude ! Nous passons le reste de l’après-midi à nous y reposer, à manger des maracuja, observer les pêcheurs qui rentrent sur l’île et rêver de nos voyages…
Le lendemain, nous nous levons tôt pour admirer le lever du soleil sur le lac en buvant un maté de coca bien chaud. Puis nous partons pour notre randonnée de la journée : le sentier des crêtes (ou “route sacrée de l’éternité du soleil” rien que ça), qui traverse l’île du nord au sud et offre de magnifiques paysages sur le lac. Cette ballade ne fait que 7 km avec peu de dénivelé, mais à cette altitude, il parait que ce n’est pas si simple… En effet, notre marche n’a pas été difficile mais nous avons bien senti que nous étions plus faibles, que nous avions moins d’oxygène. Sur le sentier, on croise 3 “péages” : chaque communauté de l’île récupère de l’argent pour financer ses écoles, ses transports et ses infrastructures. Arrivés à Yumani, on reprend le bateau pour Copacabana puis le car pour Puno où nous passons la nuit.
Le matin, il nous reste quelques heures avant de partir vers l’ouest. On décide alors de participer au début d’un tour organisé sur le lac à destination des îles Uros, les fameuses îles flottantes en bambou. A l’origine, le peuple Uros a fabriqué ces îles pour s’éloigner des incas, un peu trop envahissants. On sait maintenant, que bon nombre de ces îles ont été créées de toutes pièces ces dernières années pour répondre à la demande touristique et que la plupart des personnes que l’on y rencontre vivent en réalité sur le continent ! L’expérience est tout de même étonnante, marcher sur île flottante, la sentir bouger sous nos pieds, imaginer que des familles vivaient réellement sur ces îles en roseaux humides (et odorantes !). La visite est savamment orchestrée : accueil en langue locale, petit tour de l’île, quart d’heure historique, vente de petits objets puis un tour de l’archipel en bateau-dragon.
Nous nous échappons du groupe à la recherche d’un habitant qui pourrait nous ramener à Puno car nous devons reprendre le car. Un ado propose de nous ramener au bord de sa barque à moteur. L’occasion de pouvoir discuter tranquillement (enfin d’essayer car nous ne parlons pas vraiment espagnol !), de connaitre son quotidien et puis, de profiter d’une ballade des plus agréables ! Retour sur Puno pour que nous visitons très brièvement avant de nous diriger vers la gare routière, direction le sud-ouest du pays : Arequipa et le canyon de Colca.